Outils d’aide à la décision : modèles dynamiques

Objectif de l'étude

La surveillance des populations à long terme et à grande échelle est largement proposée comme moyen pour évaluer la durabilité des forêts. Cependant, on pense de plus en plus, avec certaines preuves à l’appui, que la surveillance à long terme, particulièrement aux grandes échelles, ne permet pas d’obtenir des informations utiles pour répondre aux problèmes les plus immédiats en ce qui concerne la gestion durable des forêts. De longues périodes et de grandes échelles spatiales, et souvent des déclins rapides et très marqués, sont nécessaires pour détecter les tendances avec assurance. Cette approche nécessitant de longues périodes fait souvent qu’on ne peut intervenir de façon efficace et en temps opportun, ne permet pas de repérer les causes des déclins et n’indique pas quels changements doivent être apportés en matière de gestion pour arrêter le déclin des espèces.

Vu ces difficultés, des modèles de disponibilité d’habitat sont utilisés pour prédire la disponibilité d’habitat dans le temps dans les forêts exploitées, durant l’élaboration des plans d’aménagement. Cette approche permet de prendre explicitement en considération, durant la phase de planification, les besoins en habitat des espèces considérées. Cependant, la stochasticité environnementale et démographique ou les caractéristiques spatiales de la biologie des espèces, relatives par exemple à la dispersion et aux effets d’Allee, ne se trouvent pas prises en considération. En conséquence, ces méthodes ne tiennent pas compte de la composition et de la configuration de l’habitat ou des fluctuations temporelles de l’occupation de l’habitat, qui à leur tour affectent la persistance des populations.

L’objectif de la présente étude est d’examiner l’utilité de modèles de population spatialement explicites, couplés à des modèles de dynamique forestière, comme outil pour prédire l’impact de divers scénarios d’aménagement sur les espèces indicatrices. Pour évaluer cette approche, nous avons élaboré trois études de cas (grimpereau brun, campagnol à dos roux, salamandre rayée) dans un vaste paysage boréal fortement aménagé, dans le Centre-Nord de l’Ontario. Cet outil intégrera directement de l’information sur la biologie des espèces, les processus écologiques et les activités d’aménagement proposées sur des échelles multiples d’espace et de temps. Ces modèles nous permettront de prédire les effets néfastes des activités d’aménagement sur les populations des espèces indicatrices et donc sur le fonctionnement de la forêt. Cet outil tient directement compte de l’incertitude inhérente à notre base de connaissances, aux processus naturels et aux incidences des activités d’aménagement sur le paysage. Cette approche constitue une amélioration notable par rapport aux procédures actuelles de production de rapports sur les forêts, et elle quantifie le risque pour la durabilité des forêts par activités d’aménagement. Cet outil aidera les gestionnaires à concevoir une stratégie d’aménagement permettant de réduire au minimum la perturbation à long terme de l’écosystème.

Partenaires

  • Mark Burgman, Université de Melbourne, Australie
  • Chris Grant, Domtar
  • Keith Wade et Jen Theberge, Parc national Pukaskwa

Statut du projet

  • En cours

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