Protéger l’accès aux marchés du bois d’œuvre résineux canadien à l’aide d’outils de diagnostic moléculaire

Le nématode du pin (Bursaphelenchus xylophilus) est l’agent responsable de la polyédrose du pin. Ce nématode, indigène d’Amérique du Nord, est présent chez les pins, mais la polyédrose du pin n’est pas une maladie présente dans les forêts canadiennes. Toutefois, le nématode du pin a provoqué une mortalité à grande échelle des pins dans des pays comme le Japon, la Corée, Taïwan, la Chine et le Portugal. Le transport de billes, de produits en bois non traité et de matériaux d’emballage en bois est considéré comme une voie d’entrée contribuant de façon importante à la dissémination du nématode du pin à l’échelon international lorsque les vecteurs de ce dernier, des longicornes du genre Monochamus, sont également présents. Par conséquent, certains pays réglementent le nématode du pin et l’ont déclaré justiciable de quarantaine afin d’empêcher sa dissémination et de nouvelles introductions. La réglementation phytosanitaire du nématode du pin peut mettre en péril l’accès aux marchés des produits forestiers canadiens, et il faut donc se doter de techniques précises de détection et d’identification des nématodes vivants pour se conformer à la réglementation internationale et pour empêcher que le nématode du pin ne se propage dans d’autres pays.

Nématode du pin (Bursaphelenchus xylophilus)
Nématode du pin
(Bursaphelenchus xylophilus)

Les méthodes de diagnostic du nématode du pin reposent traditionnellement sur des caractères morphologiques. L’impossibilité de distinguer les stades juvéniles de l’espèce et la confusion avec le B. mucronatus, espèce inoffensive morphologiquement similaire, rendent cette tâche complexe.

Pour s’attaquer à ce problème, Mme Leal et son équipe du Centre de foresterie du Pacifique du Service canadien des forêts ainsi que ses collaborateurs de l’Agence canadienne d’inspection des aliments ont mis au point des méthodes de diagnostic moléculaire qui sont fondées sur la réaction en chaîne de la polymérase (PCR) traditionnelle et en temps réel et qui permettent de déterminer de façon efficace si le nématode du pin est présent dans le bois. Les deux essais par PCR utilisent les séquences du gène de la protéine de choc thermique 70 (hsp70) propres au nématode du pin. Les hsp forment un groupe de protéines induites par la chaleur qui sont exprimées dans les cellules en réaction à un stress. Étant donné que les essais par PCR de la hsp70 sont très sensibles et propres à l’espèce, ils sont de loin supérieurs aux techniques morphologiques pour diagnostiquer le nématode du pin.

Mme Leal a utilisé une population inconnue de nématodes pour démontrer comment ces méthodes de diagnostic par PCR de la hsp70 peuvent concrètement être appliquées pour détecter le nématode du pin dans des échantillons de bois du pin tordu latifolié. Ces essais diffèrent des autres méthodes connues fondées sur la PCR, car ils identifient clairement le nématode du pin même en présence d’inhibiteurs potentiels de la PCR associés au bois, comme les composés phénoliques. Grâce à ces méthodes, il n’est donc plus nécessaire de produire des échantillons purs de nématodes par isolement et séparation des différentes espèces de nématodes et/ou culture de nématodes.

Cette recherche jouit d’une renommée internationale grandissante et a une importance capitale pour l’utilisation d’outils moléculaires de détection du nématode du pin à des fins phytosanitaires à l’échelle mondiale. Elle fournit au Canada une méthode puissante pour certifier que ses produits forestiers sont exempts de nématodes vivants, favorisant ainsi l’accès aux marchés des exportations de bois canadien.

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