Atténuation des changements climatiques au sein du secteur forestier

Les forêts jouent un rôle important dans le cycle du carbone. Elles stockent et libèrent le carbone grâce à un processus dynamique de croissance, de décomposition, de perturbation et de renouvellement. Elles peuvent capter le carbone de l’atmosphère et le stocker dans les arbres et les sols.

Le bois récolté des forêts sert à créer des produits et à produire de l’énergie en vue de répondre aux besoins de la population et permet d’éviter l’utilisation d’autres produits et sources d’énergie dont l’empreinte carbone est élevée.

Approche systémique

Une approche systémique nous permet de mieux comprendre la contribution du secteur forestier à l’atténuation des changements climatiques. Une telle approche est l’un des principes de la réduction des émissions. En effet, elle nous permet de prendre en considération les divers flux de carbone en interaction au sein du secteur forestier.

Une approche systémique tient compte du flux de carbone dans l’écosystème forestier et les produits ligneux, des émissions issues de la bioénergie et des biocarburants, et des avantages de substitution découlant de l’évitement de sources d’énergie ou de produits affichant une forte empreinte carbone. Afin d’estimer la différence entre les émissions, les mesures d’atténuation sont comparées à un scénario de maintien du statu quo.

Réduction des émissions

On peut réduire les émissions en :

  • améliorant davantage les pratiques de récolte;
  • stockant plus longtemps le carbone dans les produits ligneux;
  • réduisant les émissions provenant des feux de forêt et d’autres perturbations naturelles;
  • limitant le déboisement.

Les changements climatiques amplifient les feux de forêt, les sécheresses et les inondations. Ces catastrophes naturelles modulent davantage les changements climatiques, car elles entravent la croissance forestière et libèrent le carbone dans l’atmosphère.

Les chercheurs étudient la façon dont nous pouvons gérer les forêts en vue de réduire le risque de feux de forêt, de promouvoir la croissance forestière et de créer des débouchés économiques pour le secteur forestier.

Comparaison des options d’atténuation

Les écosystèmes du Canada et les activités de gestion diffèrent à la grandeur du pays. Les études forestières qui se penchent sur les possibilités d’atténuation des changements climatiques ont démontré des solutions rentables permettant d’atteindre les objectifs à long terme du Canada en matière de réduction des émissions.

Une étude nationale a permis de constater que les stratégies visant à réduire les émissions consistaient notamment à améliorer davantage les pratiques de récolte, à prioriser la récolte d’arbres morts pour les produits ligneux au lieu d’arbres vivants et à créer des produits avec une meilleure capacité de stockage de carbone.

Dans une autre étude, on a comparé l’estimation des coûts du secteur forestier pour les options de réduction des émissions aux coûts d’autres secteurs; en effet, la sélection de la meilleure option ou série d’options pour une région donnée offrait le plus grand avantage. Les avantages liés au carbone peuvent se développer avec le temps et contribuer à atteindre les objectifs à long terme de réduction des émissions et à réduire les coûts. En plus de réduire les émissions et les coûts associés, les études récentes tiennent compte des effets sur l’emploi, l’âge de la forêt et l’approvisionnement futur en bois.

Substitution de produits dont l’empreinte carbone est moins conséquente

Réduire l’empreinte carbone des sources d’énergie et des produits contribuera à atténuer les changements climatiques. Les produits ligneux peuvent substituer d’autres produits (p. ex., l’acier et le béton) et la bioénergie peut substituer la combustion fossile.

Des études trinationales avec modélisation menées au Canada, aux États-Unis et au Mexique ont révélé que la création de produits avec une meilleure capacité de stockage de carbone retarde la libération du carbone dans l’atmosphère. De tels produits ligneux peuvent substituer d’autres produits dont l’empreinte carbone est élevée.

Les produits ligneux ayant une plus longue durée de vie — comme le bois utilisé pour la construction — stockent le carbone plus longtemps que la plupart des produits de papier ou le bois utilisé pour la production d’énergie. Le recyclage ou la réaffectation des produits ligneux à la fin de leur durée de vie peuvent également contribuer au stockage du carbone sur de plus longues périodes.

Une étude nationale s’est penchée sur les avantages de substitution du bois en comparant les émissions au cours du cycle de vie à celles d’autres matériaux provenant d’un éventail de produits et de services, dont les bâtiments, les meubles, les rénovations résidentielles et la fabrication. En comparaison aux produits non ligneux, un résumé général a permis de constater que les produits ligneux sont associés à de plus faibles émissions, en particulier dans le cas des produits ligneux destinés à la construction. Selon un rapport au niveau des marchés, la prise en considération de l’ensemble des produits ligneux à l’échelle régionale et nationale réduit les avantages de substitution.

Une autre étude nationale s’est intéressée à l’utilisation des résidus de récolte pour la production de bioénergie à l’échelle locale à la place de combustibles fossiles à fortes émissions, comme le charbon et le mazout. Une partie des résidus de récolte qui auraient autrement été laissés sur place pour se décomposer ou être brûlés en vue de réduire le risque de feux de forêt a été recueillie et brûlée dans une installation bioénergétique performante.

Outils et modèles

Le bilan carbone des écosystèmes forestiers est estimé à l’aide de modèles comme le Modèle du bilan du carbone du secteur forestier canadien (MBC SFC3) ou le Modèle générique du bilan du carbone (MGBC). Les deux modèles utilisent les mêmes modules scientifiques sous-jacents et accèdent aux informations sur les attributs et la croissance des forêts, les perturbations naturelles, la récolte ou d’autres renseignements relatifs à l’aménagement forestier. Le MGBC est mieux adapté aux données qui comprennent des informations géographiques ou des informations relatives à la localisation.

Le carbone présent dans les produits ligneux peut être suivi à l’aide d’un progiciel qui permet d’exécuter une variété de modèles pour les produits ligneux récoltés, et ce, en vue de simuler le flux du carbone à travers divers produits et cycles de vie (p. ex., la bioénergie, les pâtes et papiers, le bois d’œuvre).

Un calculateur de GES bioénergie a été mis au point pour évaluer le potentiel d’atténuation des GES dans le temps, y compris l’absorption du carbone en raison de la régénération des forêts. La prise en compte de la régénération est indispensable à l’évaluation des avantages potentiels de substituer la production d’énergie et de chaleur à partir de combustibles fossiles par la bioénergie forestière.

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