Modélisation des risques phytosanitaires liés à des espèces exotiques
- Le problème
- Introduction à la modélisation des risques
- Possibilités à exploiter pour évaluer les risques de manière spatialement explicite
- Exemples d'applications canadiennes : Chancre du mélèze d'Europe
- Exemples d'applications canadiennes : Scleroderris
- Exemples d'applications canadiennes : Bousier
- Conclusions, remerciements et bibliographie
Possibilités à exploiter pour évaluer les risques de manière spatialement explicite
L'une des composantes fondamentales de l'évaluation des risques phytosanitaires liés à une espèce exotique est la prédiction de son aire potentielle de répartition. La modélisation de la répartition des espèces a été l'un des objectifs des recherches des écologistes depuis bon nombre d'années. Nous vous présentons certaines analyses bioclimatiques effectuées à l'aide du progiciel de modélisation ANUCLIM (en anglais seulement) et d'autres techniques statistiques. Le progiciel ANUCLIM fait appel à des modèles climatiques, à des modèles du terrain et à des données sur l'emplacement des espèces pour estimer et cartographier les profils bioclimatiques et, par conséquent, les répartitions éventuelles. Au CFGL, nous avons utilisé les techniques d'interpolation climatique de Mike Hutchinson (Hutchinson 1998) pour créer des surfaces climatiques moyennes mensuelles pour l'ensemble de l'Amérique du Nord. Ces modèles nous permettent d'obtenir des estimations fiables de nombreuses variables climatiques dans un endroit donné. Pour effectuer l'analyse bioclimatique dont il est question, nous avions besoin d'un fichier énumérant la latitude, la longitude et l'élévation des endroits qui constituaient un échantillon représentatif de l'aire de répartition géographique de l'espèce cible. Les données sur l'emplacement de la plupart des espèces que nous vous présentons sont tirées des relevés historiques des insectes et des maladies des arbres du Service canadien des forêts. Ce fichier de localisation est ensuite introduit dans le programme ANUCLIM qui estime ensuite une série de paramètres climatiques pour chaque endroit où l'espèce est présente. Nous obtenons ainsi une estimation du profil climatique de l'espèce. La composante BIOMAP du programme ANUCLIM peut ensuite cartographier ces profils. Le programme BIOMAP compare le profil climatique de l'espèce à des cartes à quadrillage régulier des paramètres. Si une maille de grille est située dans l'intervalle de variation du profil climatique, pour toutes les variables climatiques choisies, elle est alors marquée comme propice à l'espèce.
Cette méthode a été appliquée avec succès dans l'hémisphère Sud où elle a permis de modéliser les limites d'aires de répartition et d'appuyer la conception de relevés sur le terrain (p. ex., Lindenmayer et collab., 1996 et ses bibliographies). La quantification des domaines climatiques ouvre la porte à l'étude d'éventuelles modifications de la répartition sous de futures conditions climatiques. D'autres méthodes statistiques, comme la régression logistique, peuvent être utilisées si l'on dispose de données sur la présence/l'absence ou sur l'abondance.
Statut du projet
- En cours